L’herpès oral pourrait être à l’origine de la maladie d’Alzheimer dans le cerveau : étude

Une nouvelle recherche montre pour la première fois que le virus de l’herpès induisant le feu sauvage pourrait être à l’origine de la maladie d’Alzheimer, restant tranquillement dans le cerveau pendant des années avant que les symptômes de perte de mémoire ou de déclin cognitif n’apparaissent.

Cette nouvelle recherche pourrait apporter une réponse longtemps attendue à ce qui cause cette maladie dévastatrice, conduisant potentiellement à un traitement impliquant des médicaments antiviraux, selon l’étude publiée mercredi dans la revue Science Advances.

« Je ne pense pas que quiconque ait montré ce genre de réponses à , pas d’une manière qui montre une causalité directe », a déclaré l’auteur principal de l’étude David Kaplan à Stat.

Ce qui a commencé avec des cellules de peau provenant du prépuce humain s’est transformé en un mini-cerveau sur un plat, selon l’étude.

Les chercheurs ont ensuite inséré le virus de l’herpès, ou HSV-1, dans le cerveau cultivé en laboratoire. En quelques jours, les cellules neuronales ont formé des glops semblables à des plaques, se sont réunies en touffes et sont devenues enflammées, le tout alors que la capacité des neurones à envoyer des signaux électriques – nécessaires au traitement mental – a échoué, selon l’étude.

Tous les changements observés sont des signes bien connus de la maladie d’Alzheimer, qui commence dans la partie du cerveau responsable de la formation des souvenirs et se propage jusqu’à ce que d’autres parties de l’organe rétrécissent et meurent, selon le ministère américain de la Santé et des Services sociaux.

« Il s’agissait de changements profonds, et toutes ces réponses – les changements physiologiques et la dégradation fonctionnelle – sont importantes pour la maladie », a déclaré Kaplan à Stat. « Et il ne s’agissait que de cellules normales » qui ne comportaient pas de gènes connus pour augmenter le risque d’Alzheimer.

Mais les scientifiques ont voulu pousser l’expérience plus loin. Ils ont inséré un médicament contre l’herpès, le valacyclovir, dans le mini-cerveau et ont constaté que l’inflammation et les globs ressemblant à des plaques devenaient moins apparents, et que le cerveau dans son ensemble fonctionnait mieux, selon l’étude.

Ceci, selon les chercheurs, offre une lueur d’espoir pour les futures stratégies de traitement de la maladie d’Alzheimer.

Environ 50% à 80% des adultes américains ont un herpès oral, selon la médecine Johns Hopkins, et environ 90% des adultes auraient été exposés au virus avant l’âge de 50 ans.

Certaines personnes ne développent jamais de symptômes, qui ressemblent à des cloques dans la région de la bouche, mais une fois infectée, une personne aura toujours le virus dormant en elle, connaissant occasionnellement des poussées.

« Le virus de l’herpès se déplace généralement par un nerf jusqu’à la peau, où il provoque un feu sauvage », selon Healthline. « Dans de rares cas, cependant, le virus se déplace vers le cerveau.  »

La nouvelle recherche suggère que le virus pourrait être plus que de simples boutons de fièvre. Un chercheur affirme que l’accumulation de plaques et l’inflammation sont des réponses défensives à l’herpès, au lieu d’être une conséquence de la maladie elle-même, selon la neuropathologiste Ruth Itzhaki de l’Université de Manchester en Angleterre, rapporte Stat.

L’étude ouvre les portes à de nouveaux traitements potentiels, étant donné que les cinq médicaments actuels sur le marché pour la maladie d’Alzheimer « n’affectent même pas la maladie sous-jacente », précise le média.

Bien que l’étude fournisse la première preuve de « causalité directe de la maladie d’Alzheimer par le virus de l’herpès dans un modèle de cerveau humain en 3D », les scientifiques ne sont pas sûrs des autres facteurs, comme le mode de vie, qui pourraient déterminer qui développe la maladie et qui ne la développe pas.